Corentin raconte sa course
Corentin est maintenant journaliste pour Trail Session, il partage son experience de course avec Simon et les autres coureurs.
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J’ai couru en Tanzanie !
Dimanche 7 Aout, après de longues semaines de préparation à « manger du kilomètre », c’est le jour J ! Je saute dans l’avion, sac à dos et baskets aux pieds, en solo, direction le mythique Kilimandjaro en Tanzanie. Après 24h de trajet, le jour se lève à travers le hublot pour laisser apparaitre le toit de l’Afrique, un sommet à 5895m au dessus des nuages… Ouha, ça y est cette fois j’y suis ! Enfin non pas tout à fait, le voyage se termine finalement en voiture (dans des chemins que je n’oserai pas prendre en VTT), et même à pied, parce que les routes là bas, ça reste une option… Karibu* ! (*Bienvenue en swahili)
Une journée pour se remettre du voyage dans le calme de Mbahe Farm, point de départ de l’aventure, et c’est parti. Nous sommes 10 coureurs des quatre coins du globe, américains, suds africains, finlandais, etc, ça parle anglais (enfin « not very well » pour moi, mais on se débrouille grâce à Nathalie, la française de SENE !), et très vite la cohésion de groupe se crée. Tout ceci chapoté par l’organisateur de l’expédition, un grand enfant de 46 ans et deux mètres de haut, amoureux de son pays et sa montagne, Simon Mtuy. Un sacré personnage, la joie de vivre incarnée, doublé d’un grand coureur, puisque Monsieur est simplement le recordman de l’aller retour au sommet du Kili sans assistance, et entraineur de Kilian Jornet lorsque ce dernier a battu son propre record de l’aller retour avec assistance.
Et tout ce beau monde s’en va gaiement faire le tour du Kilimandjaro, une drôle d’idée longue de 270km et 11’000 D+, à avaler en huit jours. Le rythme est tranquille, zéro compétition, le mot d’ordre est plaisir ! Et les jours s’enchainent, alternant entre la jungle, ses singes et ses très gros dénivelés dans une végétation sauvage, et la savane, sa terre rouge et ses villages Maasaï longeant la frontière kényane. Le tout dans la joie et la bonne humeur, enfin presque, parce qu’après 90 km et 5000 m de dénivelé positif en deux jours en milieu de séjour (Day 5 & 6), la fatigue se fait sentir et les corps souffrent. Les nuits en tentes sont fraiches et les jours de course bien assez longs (9h pour le plus long !), mais l’équipe de SENE nous bichonne avec ses petits plats et ses sourires permanents. Et surtout au petit matin, les courbatures ne valent pas grand-chose face aux chants des enfants ou la vue du Kilimandjaro.
Mardi 16 Aout, après une dernière étape « light » de 24 km, nous sommes de retour là ou tout a commencé, devant la porte d’entrée du parc national du Kilimandjaro. L’heure n’est plus à la fatigue mais au soulagement, et surtout à la célébration, bières à la main et plongeons dans les cascades de Mbahe… le tour du Kili, c’est fait !
Voila, sur le papier, l’histoire du Kilimanjaro Stage Run. Pour le reste, ça ne se raconte pas, ça se vit ! Ce sont des sourires, du partage, des gamins aux anges et des gens en or qui n’ont rien mais sont heureux de tout, et finalement des souvenirs par millions.
Bref, j’ai couru en Tanzanie, et je souhaite à chaque coureur confirmé et aventurier dans l’âme de vivre une telle expérience ! Un voyage hors du temps qui vous fait grandir, Asante sana Tanzania* !
(*merci beaucoup Tanzanie en swahili)